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habitant ne gagne pas de quoi s'entretenir et souvent de quoi vivre. L'on ne s'apperçoit pas même que ceux qui ont deux, trois et quatre esclaves sortent des bornes étroites de l'absolu nécessaire. rien ne rendra la chose plus palpable qu'un coup d'oeil jetté sur les recensements faits depuis deux années de suite: leurs besoins mis en parallelle avec la cherté des marchandises, on verra, qu'ils excedent de beaucoup leurs pouvoirs, et que cette même raison les teint, et les rendra toujours obérés, tant qu'on voudra leur avancer.

La fortune du suppliant, si ce nom n'est pas déplacé, consiste en quatre maisons, l'une en bois et les autres de pierre sises sur le même terrain, deux moulins à chevaux placés dans l'une d'elles, une habitation nouvelle avec deux granges deux petites cabanes, une maison de bois servant de grenier à bled et à mahi, et de logement à lui et à ses esclaves qui sont tant grands que petits au nombre de vingt et un, les animaux nécessaires pour la culture de ladte. habitation, beaucoup de mauvaises créances, et un moulin à eau qu'il construit: Voila Monsieur, l'analyse et l'énumération de tout ce qu'il possède.

On aurait beau objecter que ces biens ayant couté beaucoup d'argent, ils devraient valoir en proportion: on se le persuade d'autant plus, qu'ayant été achetés par le même qui les forma, personne n'en devait mieux connaître la valeur intrinséque que lui. La chose est vraie, cependant rapprochant toutes les circonstances précédentes, l'on verra que ces biens qui ont tant couté, et valent réelement, vendus aujourdhui au comptant produiraient à peine dix mille livres. Lorsqu'il les acheta, il crut appercevoir une perspective, que la situation actuelle du pays dément en entier. il se flattait sur les profits d'un commerce borné, sur une garnison plus nombreuse, et sur des travaux du Roi. Ses espérances étaient d'autant plus fondeés, que Monsieur Ulloa premier gouverneur de la colonie avait

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