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leurs armes , à cette cérémonie. Les blancs , qui rc» gardoient cet acte comme une corvée , ne la faisoient pas J tandis que les mulâtres étoient punis d’y man- quer.
Il importe de peser sur ce fait , parce que M. Bar- nave , en caractérisant cette conduite des mulâtres d’innovation , de prétention , semble insinuer qu’il faut rejeter sur eux la cause des atrocités com- mises dans la journée du 3 juin.
Les petits-blancs, résolus d’iiumiiier , et de mas- sacrer les mulâtres , dévoient naturellement les em- pêcher de paroître en armes à cette fête. Aussi leur en firent-ils la défense , et l’accompagnèrent-ils d’in- jures ; mais les mulâtres ne répondirent pas, et se retirèrent. Tout se seroit passé tranquillement , sans un incident inattendu , sans une rixe entre un blanc et une>sentinelle mulâtre, qui vouloir faire respecter sa consigne. La foule se forme , le tocsin sonne , et la conjuration des petits-blancs contre les mulâ- tres éclate ; on crie à la révolte , et le sang ruisselé. Ma plume se refuse à retracer ici le tableau des atrocités que des cannibales seuls ont pu commettre 5 atrocités avouées même par leurs défenseurs (2).
Ils n’épargnent pas mêrne les blancs, capitaines des mulâtres. Non , la rage des guerres civiles et religieu- ses , la rage des saiivages même , n’a rien produit
( 2 ) Voyez le récit de MM. Corio et Ruste,