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digué , dans tous les temps , leurs fortunes 8C leurs vies , pour repouffer les attaques de Vos ennemis , lors même que Vos Minières avoient la cruauté de les abandonner à toutes les hor- reurs de la famine , dont ces ennemis feuls pou- voient les tirer 8t les garantir.
L’expérience Vous aura appris , Meilleurs , que le défefpoir mène les peuples à des réfo- lutions exagérées & prefque toujours contraires à leurs affe&ions les plus chères. Vous ne le porterez point dans le cœur de Vos parens, de Vos amis, de Vos frères.
Vous n’expoferez point le Royaume à perdre prefque tout fon numéraire en moins de dix années.
Vous ne ruinerez point Vos Provinces mari- times , les Villes les plus opulentes" de votre Royaume.
Vous ne renverferez point les fortunes des Négocians des ports de mer, à qui les Colo- nies doivent plus de 300 millions.
Vous penferez que la ruine de ces Négocians entraîneroit celle de tous les Banquiers , de tous les Marchands du Royaume , d’une grande quan- tité de Propriétaires de terres , de prefque tous les Manufacturiers , & d’un nombre incalculable d’Ouvriers de toute efpèce , que vous forceriez de s’expatrier , pour aller enrichir vos ennemis , de leur induftrie.
Enfin , Meilleurs , Vous ne prononcerez point un decret dont l'effet ferait de rendre la France tributaire de vos ennemis , 6c de donner à l’An- gleterre l’empire du Monde.