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renoncer aux fiennes , qui lui en donnent plus de deux cens , nous ne pouvons douter que l’habile Angleterre ne fe déterminât à prononcer Faffran- chiffement des Negres , fauf à fes fujets des Colonies à prendre le parti qui leur paroîtroit le plus convenable.

En effet , Meffieurs , calculez un peu le génie de tout Anglais. Pouvons -nous penfer que les Habitans des Colonies Anglaifes fouffriroient avec patience un décret qui les priveroit de leurs propriétés , qui tendroit à mettre leur vie en péril. Croyez-vous que le Miniilère Anglais osât armer les flottes de la Nation pour foutenir un tel decret , 5c que fourdement il n’en favorife- roit point l’infraélion 5c la répuliion , dès le mo- ment que vous auriez prononcé la perte des Colonies Françaifes ?

Et vous allez juger , Meffieurs , combien de fineffe, d’afluce , de mauvaife foi, le Miniilère Anglais a employé dans cette affaire.

Dans le temps même où tous les papiers pu- blics de l’Angleterre n’écoient remplis que des difcuffions de la caufe des amis des Noirs 5 dans îe temps où ces fameufes féances du Parlement fe fuccédoient les unes autres avec le plus de vi- vacité en faveur de cette caufe \ c’eft alors « Mef- lieurs 5 c’eil dans ce temps même que le Minif- tre Anglais , qui fe connoît un peu mieux en commerce que le nôtre , fignoit un traité par lequel il s’obügeôit de fournir aux Efpagnols toute la quantité de Nègres qui leur feroient néceffaires pour exploiter les terres de leurs Colonies.

Eh! Meilleurs , ne nous laiflbns point abufer par des rufes qui ne peuvent en ïmpofer qu’à des gens qui n’ont vu les choies que de leur cabi- net ? 5c qui n’ont. point été inréreffés à parcourir tous les dédales de la polit ifr pe de l’Angleterre.