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Messieurs,
Ayant de quitter la Colonie qui nous a
députés vers Vous , nous avions bien appris
qu une fociété de gens de Paris s’étoit formée
fous le titre de fociété des amis des Noirs.
On nous avoit encore mandé que cette fociété prefenteroit aux Etats Généraux la queftion de l’âfFranchiffement des Negres dans les Colonies.
Mais, nous vous l’avouons, Meilleurs , dans les idées que nous avions pu nous former à ï8oo lieues des douze cens Repréfentans de la Nation Françaife , nous ne fûmes nullement alarmés des plans & des projets d’une fociété qui nous parut plus religieufe que politique.
En effet, Meilleurs , comment euiïîbns-naus pu nous perfuàder que les douze cens Repré- fentans duo grand peuple piilfent accueillir des projets formés par une fociété compofée de pré- tendus philofopbes , de gens de beaucoup d’ef- prit , peut-être , mais de gens peu verfés dans les grandes quellions d’adminiilration , de com- merce , de politique , 5c de la balance des Empires ?
Nos Commettans n’ont donc pu , Meilleurs nous donner des iriftru&ions , ni leurs ordres Æir la queftion que l’on oie vous préfenter aujour- d hui , à notre grand étonnement ^ 5c vous ne devez pas être furpris de l’embarras dans leauei nous nous trouvons de répondre à des attaques contre lesquelles nos Commettans n’ont nas 1 pu juger devoir fe prémunir.