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QUATRIEME CRI

Hâtez-vous de fournir au pauvre une fubfiftauce af~ furée.

Tous les fléaux fe fout réunis pour rendre plus terribles le fié au de la misère.

A la longue tyrannie des Arifiocrates , des Nobles, des Prêtres ? des grands Propriétaires & des Riches , qui a couvert de malheureux ce fol fi fécond , de- venu infertile pour le plus grand nombre , fe font joints les ravages des tempêtes j un hyver affreux , une fàifon tardive , la détreife du Gouvernement , les accapare mens du Monopole.

De vingt-cinq millions ^hommes qui habitent ma Patrie , dix- huit millions , au moins , meurent de faim.

L’argent , relferré dans quelques mains , ne cir- cule pas.

Toutes les manufactures , & la plus utile , la plus productive de toutes , l'Agriculture , languiffent faute de reliburces , faute de cette émulation aCtive que donne l’efprit de propriété.

Peu s’en faut que nous ne reffemblions bientôt a ces Maures que conquirent fi facilement les Ro- mains , parce que tout leur pays , ingrat pour la multitude pauvre , avilie , opprimée , étoit la proie de quelques grands Propriétaires.

En attendaut qu’une heureufè Conftitution , rame- nant parmi nous le règne des mœurs & des loix, ré- tablilfe un jufie équilibre dans les propriétés & dans les fortunes , allure pour jamais des falaires au tra- vail , des travaux a 1 indigence j eii attendant que 1 or Sc la dureté du riche ne faffent plus gémir 1 humanité , affinez du pain à ces journaliers , à ces artifans, à ces laboureurs qui vous nourriffent , qui vous chauffent , qui vous habillent , & qui manquent à habits , de chauflures 6c d alimens.