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l'harmonie St aux expreflions d’une poëfîe molle Sc corruptrice.
Lai ffons îa langue allemande , peu faite pour des peuples libres , julqu’à ce que le gouvernement féodal o; militaire, dont elle eft le plus digne organe, foit anéanti.
Laifîons la langue efpagnole pour fon inquifitîon Sc fes uni ver fîtes, juiqu’à ce qu’elle exprime i’expulfîon des Bourbons qui ont détrôné les peuples de toutes les
Efpagries'.
Quant à îa langue anglaife, qui fut grande St libre le jour qu’elle s’enrichit de ces mots : la majcfic du peuple , elle n’eft plus que l’idiome d’un gouvernement ty- rannique de exécrable^ de la banque St des lettres-de-
change.
Nos ennemis avoient fait de la langue françaife îa langue des cours : ils Pavoient avilie. C’eft à nous d’en faire la langue des peuples, oc elle fera honorée.
Il n’appartient qu’à une langue qui a prêté fes açcens à îa liberté oc à l’égalité ; à une langue qui a une tribune îégiflative & deux milles tribunes populaires, qui a de grandes enceintes pour agiter de vafles affemblées, Sc des théâtres pour célébrer le patriotifme; il n’appartient qu'à la langue qui, depuis quatre ans, fe fait lire par tous les peuples; qui décrit à toute l’Europe la valeur de quatorze armées; qui fert d’inftruroent â la gloire de la reprife de Toulon, de Landau, du Fort-Vauban Sc à Panéantii ement des armées royales, il n’appartieat qu’à elle de devenir la langue univerfeîle.
Mais cette ambition eft celle du génie de la liberté : il la remplira. Pour nous, nous devons à nos concitoyens, nous devons à raîTermifTernent de la République, de faire parler fur tout fon territoire la langue dans laquelle efî écrite la déclaration des droits de l’Homme.
Voici le projet de décret.