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fîcîer â îa plus belle des révolutions que la poLtrque Sc I’efprit humain aient encore éprouvées.

Si je parlois à un defpote , il me biâmeroit ; dans la monarchie même, chaque maifon, chaque com- mune , chaque province , éteit en quelque forte un empire féparé de mœurs, d’uiages , de lois , ae cou- tumes oc de langages. Le defpote avoir befom d'ifoler les peuples, de féparer les pays., de divifer les inte- rets , d’empêcher les communications , d’arrêter la fimultanéité des penfées & l’identité des mouvemens. Le defpotifme maintenoit la variété des idiomes ; une monarchie doit reféembler à îa tour de Babel ; il n y a qu’une langue univerfelle pour le tyran , celle de la force , pour avoir Fobéilfance, &- celle des impôts, pour avoir de l’argent.

£)ans la démocratie, au contraire, îa furveillance du gouvernement efl confiée à chaque citoyen; pour le furveiîler, il faut le connoître , il faut fur tout en con- noître la langue.

Les lois d’une République fuppofent une attention fingulière de tous les citoyens , les uns fur les autres * & une furveillance confiante fur lobfervation des lois & fur la conduite des fonfhonnaires publics- Peut-on fe îa promettre dans la confufion des langues , dans la négligence de îa première éducation du peuple, dans l’ignorance des citoyens ?

D’ailleurs, combien de dépenfes n’avons-nous pas faites pour la traduâion des lois des deux premières Affemblées nationales dans les divers idiomes parlés en France, comme fi c’étoit à nous a maintenir ces jar- gons barbares & ces idiomes greffiers qui ne peuvent plus fervir que les fanatiques les contre- révolution- naires.

Laiffer les citoyens dans l’ignorance de la langue nationale, c’e£ trahir la patrie, c’eft laiffer le torrent