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avez ôté à ces fanatiques égarés l’empire des faints , pat le calendrier de la République ; ôtez- leur l’empire des prêtres par l’enfeignement de la langue françaife.

Dans les déparremèns du Haut &. du Bas-Rhin , qui a donc appelé , de concert avec les traîtres , le prufiien. & l’autrichien fur nos frontières envahies ? n’eÆ-ce pas l’habitant des campagnes qui parle la même langue que nos ennemis , & qui fe croit ainfi bien plus leur frère & leur concitoyen, que le frère 6c le concitoyen des Français qui lui parlent une autre langue 6c qui ont d’autres habitudes ?

Le pouvoir de l’identité du langage a été fi grand qu’à la retraite des Allemands , plus de ao mille hom- mes des campagnes du Bas-Rhin font émigrés. L’em- pire du langage & de l’inteiligence qui régnoit ent^re nos ennemis d’Allemagne & nos concitoyens du dé- partement du Bas-Rhin eft fi iuoooteftable , qu’ils n’ont pas été arrêtés dans leur émigration par tout ce que les hommes ont de plus cher, le fol qui les a vus naître, leurs dieux pénates & les terres qu’ils a voient ferti- lifées. La différence des conditions , l’orgueil a produit la première émigration qui a donné à la France des milliards ; la différence du langage , le défaut d’édu- cation , l’ignorance ont produit la féconde émigratio» qui laiffe prefque tout un département fans cultiva- teurs. C’ed.ainfi que la contre -révolution s’efi: établie fur quelques frontières en fe réfugiant dans les idiomes étrangers o-u barbares que nous aurions dû faire dif- paroître.

Vers une autre extrémité de la République efi: un peuple neuf quoiqu’antique , un peuple paiieur & navi- gateur, qui ne fut jamais ni efclave ni maître , que Céfan ne put vaincre au milieu de fa courfe triomphale clans les Gaules , que l’Efpagne ne put atteindre au milieu de fes révolutions j & que le defpotifme de nos defpotes