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Je commence par le bas-breton. Il eft pirlé exclu- fivement dans la prefque totalité des départemens du Morbihan, du Finiftère, des Côtes-du-Nord, une partie d, Ille-St-Vilame, & dans une grande partie de la Loire- înfeneure. Là, l’ignorance perpétue le joug impol'é par les prêtres & les nobles ; là , les citoyens naifTent & meurent dans l’erreur : ils ignorent s’il éxifte encore des lois nouvelles.
Les habitans des Çampagnès n’entsndent que le bas- breton ; c’eft avec cet inftrument barbare de leurs pan- fees fuperftitæufes , qwe les prêtres & les intrîgans les tiennent fous leur empire , dirigent leurs confciences , h. empêchent les citoyens de connoître les lois & d’aimer la République. Vos travaux leur font inconnus, vqs efforts pour leur affranchiffement font ignorés.
L’éducation publique ne peur s’y établir/ la régéné- ration nationale y eft impoflible. C’eft un fédëraiifme indeftru&ible , que celui qui eft fondé fur le défaut de communication des penfées j & ft les divers dépar- temens 9 feulement dans les campagnes , parloient di- yers^ idiômes , de tels fédéraliftes ne pourraient être corrigés qu avec des inftitùtêurs , des maîtres d’école , & dans plufîeurs années feulement.
Les conféquences de cet idiome, trop long-temps perpétué & trop généralement parlé dans les cinq dé- 'panemens de l’Oueft , font ft fenfibles , que les payfans ( au rapport de gens qui y ont été envoyés ), confon- dent le mot loi & celui de religion à un. tel point , que , lorfque les fondionnaires publics leur parlent des lois de la République & des décrets de la Convention , ils € ecnent dans leur langage vulgaire : î.ijl-ce quon veut nous faire fans cejfe changer de religion ?
Quel machiavélifmè dans les prêtres, d’avoir fait confondre la loi 8c la religion dans la penfée de ces bons habitans des campagnes ! Jugez , par ce trait par- ticulier , s’il eft inftan$ de s'occuper de cet objet. Vous