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ehasme particulier. N’eft-ce pas là Tunique mérite de cette ftrophe mal agencée , qui fait fondre en larmes les negres de l’île de Saint-Vincent ? C’eft une romance qui feifoit pleurer les bons Morlaques, quoique le voyageur Fortis , avec une ame fenfible, iTen fût pas affedé. C’eft la ce qui fit le fuccès de Géneviève du Brabant , & qui aflurera celui d’une pièce aUendrifTante de Berquin. Avez-vous entendu les échos de la SidJe répéter , dans les montagnes, les airs dans lefquels Lavatei c . e les fondateurs de la liberté helvétique ? Voyez il Tenthoufîafmc quinlpircnt ces chants républicains, n’eft pas bien fupérieur aux cous langoureux des Bar^aroles de Venife , lorfqu’iis répètent les odav es galantes du Taffe.

Subftituons donc des couplets rians 8c décens à ces fiances im- pures ou ridicules, dont un vrai citoyen doit craindre de fouiller fa bouche ; que fous le chaume & dans les champs les pailibles agriculteurs adoueifient leurs travaux en faifant retentir les accens de la joie, de la vertu & du pairiotifme. La carrière eft ouverte aux talens : efpérons que les poe-tes nous feront oublier les torts des gens de lettres dans la révolution.

Ceci conduit naturellement à parler des fpeélaeles. La probité, la vertu, font à Tordre du. jour , & cet ordre du jour doit être éternel. Le théâtre ne s’en doute pas , puifqu’on y voit encore dit-on , tour-a-tour préconiser les mœurs & les infulter : il y a peu qu^on a donné le Cocker fuppofê , par Hauteroche. Pourfui- vons l’immoralité fur la fcène : de plus , chalSens-ea le jargon par lequel on établit encore entre les citoyens égaux une forte de démarcation. Sous un defpotc , Dufreffhy , Dancourt , &c. pouvoient impunément amener fur le théâtre des acteurs qui , en parlant un demi patois , excitoient le rire ou la pitié : toules les convenances doivent actuellement proferire ce ton. Vainement m^obfecterez-vous que Plaute introduit dans fes pièces , des hom- mes qui articulaient le latin barbare des campagnes d’Aufenie j que les Italiens , 8c récemment encore Goldoni , produisent fur la fc«u£ leur marchand vénitien , & le patois bergamafque de Brighella , 8cc. Ce qu’on nous cite pour un exemple à imiter , n’eft qu’un abus à réformer.

Je voudrois que toutes les municipalités admilfent dans leurs difcuftions , Tufage excîufif de la langue' nationale ; je voudrois qu’une police fage fît rectifier cette foule d’enfeignes qui outragent la grammaire , & fournilfent aux étrangers l’occafïon d’aiguifer T épigramme j je voudrois qu’un plan fyftématiqae répudiât le3 dénominations abfurdes des places , rues , quais & autres lieux publics : j’ai préfenté des vues à cet égard.

Quelques fcciétés populaires du midi difeutent en Provençal *