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composé de cinq, ou au moins de trois, pour juger tout ouvrage destiné à l’impression. Quelque mtiu- vais raisonneur s’avisera peut-être de dire que cette question est trop sérieuse pour nous, et demandera de quoi nous nous mêlons. Nous lui répondrons, en premier lieu, que, comme plusieurs d’entre nous ont la fantaisie ou même le talent d’écrire , il im- porte à l’honneur de notre sexe que nulle de nous n’ait la liberté de publier des sottises. Nous dirons ensuite qu’en pareille matière il y va du plus grand intérêt de nos enfans , puisque ce sont les mauvais Livres qui ont perdu la génération présente ; et que s’ils venoient à se produire encore plus librement , ils feroient encore un plus grand mal aux races futures. Encore une fois , ce sont eux qui ont rompu le frein de toutes les pallions , qui ont enseigné que lepîaifir est la premièrejloi de l’homme ou plutôt son unique loi ; qui ont dit à nos enfans que la seule faiblesse du premier âge nous donne des droits sur eux ; que lorsque nous gênons leur liberté, nous ne sommes plus pour eux que de respectables ennemis, <5cc. 6cc. Dira-t-on que ce ne sont pas-là nos affaires ?
Nous aurions, Sire, bien d’autres objets de re*« présentations à mettre sous les yeux de V otre Ma- jesté ; mais nous terminons ici nos doléances, ne fût-ce que pour prouver de nouveau que nous n’ai- mons pas tant à causer qu’il plaît aux hommes de le prétendre. Nous nous en rapportons à votre sagesse sur les meilleures loix à faire relativement à notre sexe. On ne dit point , Sire, que vous en soyez idolâtre ; mais, ce qui vaut infiniment mieux, vous êtes juste et bon : tout le sait; et c’est le cri de l’Europe entière. Or , c’est de cette bonté , de cette justice , que nous attendons avec la plus grande confiance , notre salut et notre gloire.
Par V Auteur de I Unique Remède aux maux de VÈtat*
Chez V. CAPPON-MESNIEK , Imprimeur du. Roi,