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s’étre engraissé de sa fortune ; de Tautre, une Bour- geoise, fière d’un grand nom que son père lui aura acheté par une grosse dot, se méconnoître et dédai- gner ses parens, ou, ce qui est pire encore, se venger des mépris de son mari par une mauvaise conduite.
XII. Ceux de nos enfans qui sont parvenus à l’âge nubile , nous ont demandé à genoux de vouloir bien insérer dans notre cahier le présent article ; à quoi nous nous sommes prêtées d’autant plus volontiers , qu’il nous a paru conforme à la raison et à l’équité naturelle. Ils conviennent bien qu’il seroit dangereux pour la Société, pour le bonheur des enfans eux- mêmes, que ceux-ci ne respectassent pas , dans leurs parens , les droits de la nature et les lumières de l’expérience ; que les parens ne fussent pas autorises à les empêcher de contracter des engagemens désho- norans ou désastreux ; mais ils observent que le pou- voir des parens sur leurs enfans n’est point, dans nos mœurs , un pouvoir tyrannique et sans bornes. C’est bien à eux , disent-ils , d’éclairer notre raison , mais non de forcer notre cœur. C’est à eux de veiller sur notre conduite et de la diriger , non de contraindre arbitrairement notre volonté , li elle n’est aveugle et perverse. Nous désirons, donc que la loi nous per- mette de suivre notre inclination dans un choix d’ou dépend le bonheur de notre vie, et de nous marier selon notre goût , toutes les fois que nos parens ne pourront pas prouver que ce goût est bisarre et dé- pravé; de manière qu’un garçon , pour contenter le caprice ou les vues intéressées de ses parens , ne soit plus forcé de s’unir à une riche guenon ; ni une jeune fille , d’opter entre un couvent et un magot.
XIII. Les pères de famille qui auront tenu des discours ücentieux ou impies en présence de leurs femmes , de leurs enfans ou de leurs domestiques , et qui , après cela , oseront se plaindre de la conduite des uns ou des autres, seront relégués à perpétuité aux Petites-Maisons.