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bloquent des hommes , ne fait pas tou- jours un bon ufage de qualités auffi rares & aufli précieufes. Sans doute fi jamais M. M.... travaille fon caraftere , s’il fe défait des inconféquences de l’efprtt fran- çois , & s’il tourne enfin confiamment fa plume vers le bien , un jour on lui élévera une ftatue. Dire la vérité fans flagorneries aux hommes qui fe font rendus redou- tables , c’eftj s’expofer, je le fais; mais duffé je m’attirer leurs reffentimens , l’a^ mour du bien l’emporte fur la crainte , & je n’ai pour but que de rendre les François célébrés , utiles à leur patrie.
La fincérité n’ett pas toujours accueillie quoique fouvent elle foit très-utile aux hommes. L’on m’a fait le reproche d’avoir parlé trop franchement de M. Necker.
Je fais refpe&er les hommes en place mais je ne fais point les trahir , & c’ell les tromper que de louer leurs erreurs.
Les roiniftres préfèrent en general la flatterie à la fincérité ; cette faveur devient quelquefois funefte aux miniftres intégrés & bienfaifans : M. Necker en fait la trille expérience.
Le public change d’un moment à l’autre fon opinion , & finit par blâmer ce