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Voyez le Mémoire fur le commerce de la France St de fes Colonies , imprimé chez Moutard , pag. 103.

années 9 s’il fortoit de fon fein une maffe suffi énorme de numéraire.

Mais , Meilleurs , je vous prie de confîdérer avec attention le tableau des misères qui atten- daient la France, fi , à cette perte énorme d’un numéraire de fix cents millions , qu’elle éprou- verait en dix années , fe joignoit celle d’une importation de plus de cent quarante millions que lui doit l’Etranger , toutes les années en retour , des denrées de l’Amérique que des Français lui vendent , & dont s’accroîtrait néceflairement cette PuifTance ennemie de la France.

Calculez , Meffieurs , les maux que ferait en dix années au Royaume la perte de près de deux milliards.

Calculez d’un autre côté tout le danger des entreprifes que pourrait former à fon gré contre la France une PuifTance qui s’accroîtrait d’un numéraire & de moyens suffi confidérables } 8c Vous frémirez , fans doute , des conséquences des plans d’une fociété qui nef que l’émanation criminelle , j’ofe le dire , d’une corporation établie à Londres , protégée , guidée , foldée par le Cabinet de Londres , dans l’intention cachée de perdre 5c d’anéantir le Royaume.

Et qui peut nous affurer , Meilleurs 9 dans ces temps de troubles St de malheurs , qui peut nous affurer que les chefs de cette fecte 9 ceux qui en ont drelfé les plans ténébreux dans l’origine 9 ne foient pas des gagiftes de l’Angleterre-?

Des âmes honnêtes 9 des âmes fehfîb les ont pu y fans doute, fe lailfer entraîner dans les principes de cette feéle par des tableaux menfongers , des maux qu’une portion de l’humanité endure fous la Zone brûlante de l’Amérique : St nous devons leur pardonner des démarches , des écarts dont iis n’ont pas , fans doute , calculé les conféquences.

Mais les chefs de cette feéte, qui font-ils ? Ne