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îe laiffer entraîner par le torrent , à ne jamais juger Tans approfondir : quelle déplorable preuve ne nous ofFre-tu pas de cette trille vérité ? Je voudrois pouvoir te le diffimuler, je voiidroîs pouvoir 1 oublier moi-meme : je défirerois de tout mon cœur, que la vérité me didât tout autre langage : mais il n ell que trop vrai , ton nom , clière & malheureufe Antoinette, infpire à bien du monde, un fentiment bien éloigné du refped que Ton doit à une grande Reine.

liliiftre rejetton d’une illullre famille, trop malheureufe fille de la plus grande des Reines: toi dont la brillante Jeunefle t oifroit à nos tîeiirs , comme 1 heritiere de toutes fes vertus, pourquoi des Jours d orage, des JouiVde ténè- bres font-ils venus obfcurcir cette briîlajite aurore. La Joyeufe renommée, cette déefle fou- vent bavarde, mais toujours crue, qui avec le nom chéri d’Antoinette, porta Jadis rallegreffe le bonheur dans le cœur de tous les François , aurolt-eîlè pu penfer alors, qu’elle feroit un Jour, forcée d’y dépofer des fen fanons & des fentîments tout dilFérents. Ici, chere Antoi- nette, dépofoiis pour un moment, la majc# royale: rapprochons-nous de Fhumanité: con- yeièOns de fes foibieües, & voyons, fans roii-