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LETTRE

D’ARTHUR DILLON,

A CAMILLE DESMOULINS.

Prifon de la Mairie , 8 juillet.

V I

J’ignore , Citoyen Camille , ce que l’on aura pu voiis dire, & les bruits qui fe font répendus fur mon arrefta- tion , qui eft l’ouvrage du Comité de fâlut public de la Convention où j’ai des ennemis perfonnels. Je crois avoir trop bien apprécié votre cœur , pour n’être pas certain que vous aurez fait des démarchés. Comme depuis huit joins je luis au fecret, j’imagine qu’on aura coloré cette pérfe- cution, vis-à-vis de ceux qui s’intérelfent à moi , du pré- texte du bien public, de celui de la nécefîite du fecret dans une affaire fi importante. Eh bien ! Camille , je renonce à votre amitié , à celle de tous ceux qui m aiment , à l’eftime des patriotes, fi on peut prouver que j’aie le. moindre petit tort. Le feul fait qui puifTe me regarder , eft qu'une efpèce de fou , que je connois à peine, que je n’ai pas vu trois fois en ma vie , m’a entretenu un matin de projets aufïi bêtes qu extravagans. Je lui impofii filencc ,